Traqué par Elise

Le petit Tom était tout excité, impossible de s’endormir…son père lui avait promis, demain, ils les accompagnerait. Grand-père, papa, tonton François, et lui. Il en serrait ses petits poings d’impatience, des images fantastiques occupaient son esprit, alimentées par les récits entendus le soir à table, quand grand-père venait partager leur repas, des histoires de héros, des histoires d’hommes, qui faisaient briller les yeux de papa, et soupirer maman. L’aventure, c’était ce qui l’attendait. A onze ans, il était un homme maintenant, c’est papa qui le lui avait dit. Il était assez grand pour venir avec eux.
Non loin, il entendait les chiens hurler. Leur chaleur, leur désir d’en découdre, le pénétraient par tous les pores de sa peau.
Oui, demain serait la plus belle journée de sa vie.
L’hiver était là, avec son lot de détresse, de froid, de faim, mais il avait survécu. Le givre avait tout recouvert, la forêt si accueillante au printemps avait abandonné toute résistance, et  s’était livrée à la morsure du froid, vaincue. Il hésitait… où prendre un peu de repos, fatigué après cette longue nuit en quête de nourriture, aux aguets, nerveux, il humait les premières brumes du petit matin.
Le grand cerf était inquiet, il les avait [...]

Posté le 20.06.2008 à 07h28 dans #8 Poursuite
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Étrange Mécanique par Nicolas

Le paysage fuyait de l’autre côté de la vitre du train. Camille était fascinée par la vitesse, les petites voitures qui semblaient comme des miniatures, très vite hors de vue ; les arbres qui se suivaient à un rythme effréné ; les nuages filants dans le ciel. Elle se sentait rassurée dans le wagon, a coté de son père. Lui, il lisait un journal… elle aimait la manière dont il fronçait les sourcils, ses lunettes de vues étant restées au fond de la valise.
- Papa ? C’est encore loin ?
- Bientôt, Douceur, bientôt…
Camille regarda Pilou, son lapin en peluche assis sur la table de chevet. Lui aussi observait le paysage. Puis son regard se perdit dans la scène derrière la vitre, se laissant bercer par le rythme régulier du wagon.
— Hein ?
Camille ouvrit les yeux en un réflexe, en entendant un crissement venant des roues du train. Elle avait dû s’endormir !
— Papa ? Papa !
Le siège était vide, il n’y avait personne. Elle regarda autour d’elle, mais elle ne le vit pas. Pendant un moment elle faillit demander de l’aide à Pilou, mais à son âge elle commençait à se rendre compte que ce n’était qu’un objet inanimé. Elle [...]

Posté le 20.06.2008 à 07h26 dans #8 Poursuite
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Première par Aurelie

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Il faisait noir. Au loin, il me semblait entendre le souffle rauque d’une personne tapie dans l’ombre à m’observer, à me scruter. Mon angoisse ne cessait d’augmenter alors que j’avançais doucement, la tête pleine d’un grand vide. Ce vide sidéral semblait accentué par l’obscurité et par ce souffle qui se rapprochait. Chaque seconde passée rendait le moment encore plus pénible et encore plus douloureux. Je décidais de m’arrêter un court moment pour reprendre mes idées et écouter plus attentivement ce qui m’entourait. J’étais seule… Vraiment seule ? La tête me tournait… On m’attendait : il fallait que je me dépêche ! Je me persuadais que je me faisais des idées pour ne plus avancer. Il fallait que j’avance. Je respirais profondément et repartais, bille en tête. Mes parents, mes amis, les autres… tout le monde m’attendait, je ne pouvais pas arriver en retard, encore moins ne pas arriver du tout ! Il ne faut pas se retourner dans ces cas-là, au contraire, il faut avancer. J’avançais donc. Ce silence qui m’entourait… Ce noir… Toutes les images que l’on peut visualiser dans ces cas-là me venaient alors à l’esprit. Toute ma vie jusqu’ici a défilée devant moi. Les cris, le déshonneur [...]

Posté le 20.06.2008 à 07h24 dans #8 Poursuite
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La course en tête par Cecile

J’ouvre les yeux soudainement, conscient qu’un changement s’est opéré dans mon univers. C’est le grand jour, ça y est je le sens ! Après 266 jours passés ici, je suis fin prêt, à moi la gloire et les projecteurs, aujourd’hui c’est mon heure de gloire, c’est MA course !
Depuis quelques jours déjà, je sentais poindre cet évènement, ma fébrilité était à son comble et je n’arrêtais pas de me tourner et de me retourner, préparant mes muscles pour cet instant. Mais maintenant, étrangement, un grand calme m’habite et c’est tout en douceur que je me place face à la piste, ce tunnel sombre que je devine dans la pénombre orangée qui nimbe ma grotte.
Ma grotte. Cette tanière humide et chaude dont je connais chaque recoin, ne sera bientôt plus qu’un vague souvenir. Je suis trop impatient pour le moment pour ressentir une quelconque nostalgie. Tous mes sens sont tournés vers le tunnel et vers cette course dont je sens l’imminence !
Ca y est, le départ est lancé, un soudain soubresaut me l’annonce. Je m’enfonce dans le tunnel, tête la première comme tout aventurier avide de découvrir ce que l’avenir lui réserve !

Nom d’un chien qu’est-ce qu’il est étroit ce tunnel [...]

Posté le 20.06.2008 à 07h19 dans #8 Poursuite
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